Nos experts financiers mettent en exergue les risques financiers cachés auxquels sont confrontées les entreprises. Ils en ont dénombré quatre : les menaces sur les marchés des changes, le financement des entreprises, les taux d’intérêt négatifs et le manque de systèmes de paiement sans contact physique. En ce qui concerne ce dernier point, la crise actuelle constitue une piqûre de rappel pour les entreprises qui ne proposent pas encore ce type de paiement. Ces risques sont exacerbés en cette conjoncture économique morose.

Des pistes existent heureusement pour faire face à ces risques. Les experts d’ERA les partagent avec vous.

1. Protégez-vous d’une volatilité accrue sur les marchés des changes

La crise actuelle aura un impact important sur la situation financière des états. Le financement de la dette publique peut se faire soit par une augmentation des impôts, soit en recourant au système d’épargne publique, avec le risque d’une augmentation des taux d’intérêt. Ces deux mesures ont des conséquences directes sur le pouvoir d’achat des acteurs économiques (entreprises et particuliers).

Une partie de la solution viendra de la dépréciation de la monnaie pour stimuler les exportations. Cette mesure créera un effet d’action/réaction qui se concrétisera par une volatilité accrue sur les marchés des changes. Pour s’en prémunir, les entreprises dont le chiffre d’affaires dépend fortement du commerce extérieur ont à leur disposition une série d’instruments financiers, tels que les contrats de change à terme. Le choix de ces outils est fortement lié à la situation spécifique de l’entreprise et de ses décisions stratégiques (sur quelle devise souhaite-t-elle être exposée, contre quelle devise veut-elle être couverte, etc.).

Marc Beyens, expert financier chez ERA, déclare : « Les banques tirent de plus en plus de profits des services qu’elles offrent. Les entreprises sont souvent satisfaites des innovations financières que leur proposent les banques (cf. les opérations de change), alors qu’il existe des moyens moins coûteux de répondre à leurs besoins, par exemple par le biais de produits dérivés. Elles peuvent ainsi réaliser des économies allant jusqu’à 30 à 50% par rapport aux produits bancaires traditionnels, car ces derniers sont souvent complexes, difficiles à analyser et peu transparents. »

2. Diversifiez vos sources de financement

La crise actuelle chahute la vie des entreprises. Au mieux, le virus sera maîtrisé d’ici l’été. Mais tant qu’un vaccin, voire un médicament approprié, ne sera pas trouvé, la même situation risque de se présenter à nouveau dans le futur. L’impact sur l’économie et les finances sera source de chocs endogènes qui influenceront les taux d’intérêt, les taux de change et les primes de risque.

La crise actuelle restera gravée dans la mémoire collective. La moindre perturbation pourrait être synonyme de nouvelles secousses financières. Une meilleure diversification du financement des entreprises permettra de faire face plus facilement à de tels chocs, notamment par une meilleure répartition des échéances de remboursement. Dans un contexte de taux bas, la tentation est grande d’emprunter autant que possible à court terme et d’adapter sa stratégie lorsque les taux ont atteint un plancher, en favorisant des échéances plus longues. Le risque de refinancement, c’est-à-dire de se voir refuser le renouvellement d’une ligne de crédit existante ou un nouveau crédit, est un facteur à prendre en compte. Nous recommandons toutefois aux entreprises de limiter le risque de refinancement et de se constituer une assise financière supplémentaire en diversifiant leurs modes de financement et leurs échéances : crédit de caisse, factoring, assurance-crédit, combinaison d’un financement bancaire et de crowdlending, par exemple.

Danny Decupere, expert financier chez ERA, poursuit : « Certains renouvellements de crédit seront refusés, ce qui posera des problèmes aux entreprises concernées. Celles qui bénéficieront d’un crédit devront payer une prime de risque supplémentaire. Le factoring, utilisé pour la couverture du risque fournisseurs, peut également devenir plus coûteux. Les assureurs-crédit, qui protègent leurs clients du risque de non-paiement des factures, peuvent devenir plus stricts. Les crédits de caisse sont déjà très chers. Dans ces conditions, il vaut mieux générer du cash-flow en maîtrisant ses coûts, par exemple ceux liés aux produits financiers. »

3. Armez-vous contre les taux d’intérêt négatifs

Déjà avant la crise, les taux d’intérêt négatifs constituaient un défi pour la plupart des entreprises. Afin d’amortir son impact économique, la BCE injecte 750 milliards d’euros dans l’économie. Les principales banques centrales ont également abaissé de manière significative leurs taux d’intérêt directeurs dans le but d’injecter de l’argent dans l’économie. Le problème des taux d’intérêt négatifs perdurera donc dans les mois à venir. La diversification du financement, dont il est question plus haut, implique la création d’assises financières supplémentaires, mais cela ne signifie pas nécessairement que les entreprises doivent être victimes de cet environnement de taux négatifs. Il existe encore des placements financiers liquides non assortis de taux d’intérêt négatifs. Bien entendu, il faut toujours se demander si ces produits sont adaptés à l’entreprise et s’ils répondent à ses contraintes de liquidités.

4. Commerce de détail : investissez dans l’économie sans contact

En raison du confinement actuel, de nombreuses entreprises, plus particulièrement le commerce de détail, sont à l’arrêt. Pour beaucoup, le commerce en ligne permet de quand même réaliser un chiffre d’affaires dans la situation actuelle. Dans les rares magasins encore ouverts, les paiements en espèces sont à éviter pour réduire le risque de contamination.

La crise que nous traversons constitue un signal d’alarme pour inciter les entreprises à passer au commerce en ligne et surtout aux moyens de paiement sans contact physique. Le choix du bon fournisseur pour les systèmes de paiement online et offline dépend des coûts des transactions, des frais d’installation du terminal de paiement et de la communication entre les plateformes utilisées dans les différents pays où l’entreprise est active. L’énorme consolidation du marché (tant nationale qu’internationale) et la diversité des modes de paiement ne simplifient pas le choix des fournisseurs.

Nos recommandations en bref

En conclusion, nos experts financiers vous recommandent :

  • de garder un regard critique sur les produits financiers innovants que les banques vous proposent ;
  • de limiter autant que possible votre risque de refinancement ;
  • de créer une assise financière supplémentaire, en combinant plusieurs formes de crédit (types et maturités) ;
  • de rester vigilant par rapport aux primes de risque additionnelles (factoring, assurance-crédit, etc.) ;
  • de chercher des solutions financières de paiement non impactées par les taux d’intérêt négatifs.

ERA a une connaissance approfondie du monde financier

ERA aide les entreprises à être plus performantes, notamment en les conseillant pour financer leur échéancier de dettes et réduire leurs coûts bancaires. Danny Decupere et Marc Beyens, deux de nos experts financiers chez ERA, ont une large expérience du secteur bancaire, qu’ils mettent à disposition des entreprises pour assurer la continuité de leur financement et optimiser leurs dossiers de crédits. Les CFO recourent à leur expertise en raison de la complexité du secteur financier et de l’importance de disposer d’une structure financière solide.

Nos experts se tiennent à votre disposition pour vous accompagner dans vos réflexions.